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Consultation : le CoNRS remet sa démission entre vos mains

Nous nous faisons l’écho du CoNRS qui souhaite connaitre notre opinion sur les volets de la loi de programmation pour la recherche (LPR) et nous soumettre la question de l’opportunité de sa démission, pour produire un électro-choc dans l’opinion. Le questionnaire nécessite moins de 3 minutes.

Les résultats de notre propre sondage ont été mis en ligne.

Le passage du texte à l’Assemblée Nationale se fait jusqu’ici sans travail parlementaire digne de ce nom, les seuls amendements adoptés étant ceux, anecdotiques, transmis aux parlementaires de la majorité. Les autres amendements, qu’ils soient de bon sens (e.g. réserver la présidence des établissements du supérieurs aux titulaires d’un doctorat ; amendement, porté par Patrick Hetzel) ou destructeurs (e.g. introduire par l’ANR le « crowdfunding » dans le financement de projets de recherche, porté par Cédric Villani et Sébastien Nadot), sont rejetés.

Les questions les plus importantes, que certains parlementaires ont bien voulu poser au nom de la communauté académique, n’ont reçu à ce jour aucune réponse :

  • le volet budgétaire de la loi de programmation est-il financé par le prélèvement dans les cotisations retraites des universitaires, des chercheurs et des personnels Biatss (article 18 de la loi sur les retraites) ?
  • quelle est l’évolution programmée du budget du ministère (MESRI) et de la MIRES, programme par programme, sur les dix prochaines années, compte tenu des deux lois, sur les retraites et sur la recherche ?
  • quelle est l’évolution programmée de la masse salariale d’une université porteuse d’une Idex, et non, et d’un grand organisme comme le CNRS sur les dix prochaines années, compte tenu des deux lois, sur les retraites et sur la recherche ?
  • quelle est l’évolution programmée du salaire brut de chaque corps, à l’issue de la « revalorisation » et de la baisse de cotisation patronale liée à l’article 18 de la loi sur les retraites?
  • comment évoluera le crédit d’impôt recherche dans les dix prochaines années ?

L’évolution du texte de loi ne peut avoir lieu qu’entre les deux chambres, l’examen au Sénat étant programmé en début d’année prochaine, après le vote du budget 2021 qui montrera la sincérité budgétaire du projet de loi. Il est temps, encore, d’obtenir les réponses à nos questions et d’obtenir la suppression du volet « RH » de cette loi « darwinienne ». Comme l’a écrit dans son avis le Conseil économique, social et environnemental :

« Peut-on soigner un système avec les outils qui l’ont rendu malade ? Le Cese n’est pas convaincu que les principales mesures […] soient de nature à inverser la tendance… »