Questionnaire ESR / #FreeFariba
Ce billet comprend deux sollicitations, l’une pour un questionnaire sur l’enseignement supérieur et la recherche et l’autre pour obtenir la libération de notre collègue Fariba Adelkhah et défendre les libertés académiques.
Questionnaire sur l’enseignement supérieur et la recherche
Les semaines et les mois qui ont précédé le confinement ont montré l’urgence d’une réappropriation collective de l’Université et de la recherche, passant par la réaffirmation d’un « Nous » partagé par toutes celles et tous ceux qui les font vivre indépendamment des tutelles et des intercesseurs. La crise sanitaire et l’expérience du confinement ont souligné l’importance d’une science forte et autonome dans l’intérêt même de la collectivité. C’est le sens de notre appel du 20 mars à se saisir d’un projet de refondation de la recherche et de l’université, qui a été signé par 7402 personnes.
Dans le même temps, ces événements ont bouleversé nos pratiques, modifié nos sociabilités d’une façon que la reconstruction d’un « Nous » ne peut sans doute ignorer, et beaucoup d’entre nous avons eu à souffrir de cette période difficile. La fin de l’année de l’année universitaire s’annonce délicate et la rentrée 2020 est source de beaucoup d’interrogations.
Dans ces conditions, si nous voulons reconstruire ce « Nous » et reprendre notre mouvement de refondation, il est sans doute nécessaire de voir où nous en sommes collectivement et quel regard nous portons sur la situation actuelle. C’est pourquoi RogueESR vous propose de consacrer 12 minutes à un questionnaire, qui vise à faire le point sur les enjeux importants du moment : déconfinement, réformes, précarité, collégialité, édition scientifique et bibliométrie et positionnement du monde scientifique et universitaire dans le contexte de la crise écologique. Dans chaque section, les questions cohabitent avec des demandes d’évaluation de propositions ou d’arguments entendus ici ou là, et vis-à-vis desquels il peut être pertinent de voir si un positionnement commun se dégage. De ce fait, il serait souhaitable que ce sondage soit rempli par le plus grand nombre possible de personnes, indépendamment de leur positionnement ces derniers mois.
En fonction de leur trajectoire individuelle, toutes et tous ne se reconnaîtront sans doute pas dans toutes les questions. C’est une conséquence prévisible de la diversité de nos corps de métiers, de nos secteurs d’activité et de nos statuts. La réinstitution d’une pratique collégiale et autonome de la science ne pourra se faire que par la prise en compte collective de cette pluralité dans la recherche d’un horizon commun. Cette diversité rend donc d’autant plus nécessaire de dégager un diagnostic partagé qui fonde une communauté de vues à partir de laquelle nous pourrons toutes et tous nous projeter vers le travail de refondation et de réappropriation qui devra occuper les mois à venir.
Mobilisation pour la libération de Fariba Adelkhah et la défense des libertés académiques
Les libertés académiques sont non négociables et il nous appartient de les défendre partout où elles sont menacées.
Après onze mois de détention dans la prison d’Evin de Téhéran, Fariba Adelkhah, chercheuse au Centre de recherches internationales (Ceri) de Sciences Po, a été condamnée à six ans de prison — cinq ans pour « collusion en vue d’attenter à la sûreté nationale » et un an pour « propagande contre le système ».
Le comité de soutien a prévu des actions symboliques les 3 et 5 juin.
La première action consiste en la réalisation d’un enregistrement de moins d’une minute (privilégier l’enregistreur de téléphone) sur Fariba, son combat pour la liberté scientifique, la défense des libertés académiques. Tout les collègues sont invités à participer. Il s’agit d’élargir la mobilisation de soutien à Fariba au « grand public » pour qu’il soit bien clair qu’elle n’est ni oubliée ni abandonnée. L’idée de cette action est de rassembler un maximum de petits enregistrements puis de les diffuser le 5 juin, toute la journée, sur les réseaux sociaux, sous le hashtag #FreeFariba. Les enregistrements doivent parvenir par mail le plus vite possible au comité de soutien (au plus tard, le vendredi 29 mai) en utilisant comme titre: « enregistrement pour Fariba-votre nom-5 juin. »
La seconde action se déroulera le 3 juin de 22h à minuit, principalement à Paris. Si vous êtes assez nombreux dans d’autres villes, l’action peut se démultiplier. Le « street artist » C215 proposera une manière de rappeler visuellement notre volonté de voir Fariba libérée. Contactez le comité de soutien si vous souhaitez participer, et recevoir les détails, avec comme titre « action pour Fariba-3 juin. »