En attendant Gogo
« Vladimir (triomphant) — C’est Godot ! Enfin !
(Il embrasse Estragon avec effusion.)
Gogo ! C’est Godot ! Nous sommes sauvés ! »
« Vladimir.— Ceci devient vraiment insignifiant.
Estragon.— Pas encore assez. »
Samuel Beckett, En attendant Godot
Jamais le sens de notre métier n’a été aussi évident, dans ce flottement généralisé. Nous vous souhaitons une bonne rentrée et vous invitons à participer au baromètre de l’ESR 2024. Il concerne tous les personnels de l’ESR, tous statuts, secteurs, disciplines, et métiers confondus et nécessite moins de 10 minutes.
Face au désarroi qui gagne une partie des authentiques progressistes, le Groupe Javier Milei a décidé de se reformer pour reprendre la plume dans la plaie et porter un message fort, empli d’optimisme et de détermination, aux antipodes du défaitisme ambiant.
N’ayons pas peur des mots : les élections législatives du mois de juillet ont été la fastueuse cérémonie d’ouverture d’une olympiade politique telle que la France n’en a plus connu depuis les Bonaparte. Après une course indécise, M. Emmanuel Macron a glorieusement remporté la médaille d’or de l’épreuve de saut d’obstacle disruptif, battant par son implacable « Finishing Lean To Win » son seul concurrent digne, l’ami et compañero Javier Milei. Quel sportsmanship, quelle élégance dans leur virile accolade à la veille de la compétition ! Voilà la concurrence telle que nous la voulons : sauvage avec les agneaux, mais reconnaissant les mérites des autres grands fauves. En queue de groupe, M. Donald Trump est passé totalement à côté de son rendez-vous, après avoir empilé les contre-performances depuis sa tentative de record du monde du Capitole. M. Emmanuel Macron, lui, a électrisé les foules, mis le feu disruptif au Stade Suprême en balançant sa grenade dégoupillée dans les jambes.
Les universitaires auront sans mal reconnu la clé du succès de ces législatives : tant il est vrai que l’Université fut un laboratoire de cet ordre nouveau où les élections produisent des instances collégiales fragmentées et ingouvernables autrement que par un rassemblement d’intérêts bien compris, loin des vaines illusions programmatiques et des promesses électorales d’un autre temps. Après le Hcéres, la DGRI et la DGESIP, dont la pratique dérégulée d’une gouvernance intérimaire permanente fait florès, voici maintenant que c’est l’Assemblée Nationale qui se met à l’école de Paris-Saclay, ce vaisseau amiral de l’excellence managériale : la démocratie disruptée accouche du règne sans partage du Cercle de la Raison. La haute administration peut enfin renoncer aux fausses pudeurs des chambres d’enregistrement. L’authentique démocratie parvient à l’excellence politique sur le marché des idées, non par de stériles engagements publics, mais par un libre jeu des intérêts qui transcende toute éthique individuelle ; la vraie politique, c’est la conduite scientifique de l’émergence d’un ordre spontané qui sublime la perfection; le seul programme possible, c’est l’optimum du marché. On comprend dès lors que la question de la coalition se règle d’elle-même, et que les esprits ne soient plus occupés que par cette seule question: Qui ? Quel manager vertueux ? Quel maquignon pour Matignon ? C’est ici, hélas, que des idées fausses, la confusion, la peur de la nouveauté peut-être, engendrent des erreurs de jugement et plongent le pays dans le désarroi.
Il ne s’agit aucunement pour le Souverain, de consentir à une cohabitation — tout au plus à une sous-location. D’aucuns semblent vouloir se laisser tenter par un Moscovici, un Migaud, un Beaudet, un Cazeneuve — il est vrai que, malgré ses convictions menchéviques, M. Cazeneuve n’a pas démérité pour se faire accepter des gens raisonnables comme M. Ciotti, notamment par le doigté dont il a su faire preuve dans l’affaire de Sivens. Name dropping sans substance: ces nominés exhalent un tel parfum de vieux monde ! Il faut donc voir ailleurs. Mme Valérie Pécresse est régulièrement citée, elle aussi, dans ce feuilleton qui nous tient en haleine. Nous gardons au cœur la mémoire de ce que nous lui devons. Les preuves d’amour dont elle nous a gratifiés ne seront jamais oubliées. Mais le feu sacré de la réforme a depuis longtemps quitté cette conservatrice chiraco-versaillaise, qui ne fut révolutionnaire que sous l’impulsion de la commission Attali-Macron. Alors qui ? Qui ?
Nous le savons: nombre de nos amis souhaitent ardemment la nomination de M. Martin Hirsch à la tête d’un gouvernement technique. Par son action sans concession comme bed manager in chief des Hôpitaux de Paris, l’ancien sous-ministre de Nicolas Sarkozy a en effet montré toutes ses capacités de leadership humain : nous y voyons, comme beaucoup, la marque de son long engagement dans le premier cercle dirigeant d’Emmaüs. Ne mérite-t-il pas lui aussi un droit au logement ? Mais M. Hirsch est aujourd’hui accaparé par sa tâche d’expansion de l’enseignement supérieur privé lucratif, une œuvre indispensable pour sauver les prochaines générations de l’emprise du marxisme culturel transcosmopolite et de la science sans conscience.
Victime de l’injuste intervention de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique, Mme Frédérique Vidal, flamboyante pionnière de la modernité disruptive, a été empêchée de suivre la même voie. A toute chose, malheur est bon : la pasionaria des instances paralysées, ange noir du management injustement déchue, est la candidate idéale pour Matignon. La première, elle sut concevoir que la première richesse de la formation, ce sont les frais d’inscription. La première, elle sut affirmer que la démocratisation, c’est la sélection, que le véritable internationalisme passe par la discrimination, qu’une bonne programmation pluriannuelle de la recherche se doit de n’être ni pluriannuelle, ni programmatique, mais d’opérer d’une main qui ne tremble jamais les coupes indispensables dans les budgets des temples de l’islamo-gauchisme et de l’anti-France. La première, elle sut dire que la solidarité, c’est la prédation, que la liberté académique, c’est le juste contrôle des pensées déviantes. Cette prophétesse de la symbiose bolsonaro-progressiste incarne depuis 2017 la vérité politique de notre camp, telle qu’elle trouve enfin à s’exprimer. Madame Vidal, pour vous, il n’y aura ni liste d’attente ni procédure complémentaire : c’est dès aujourd’hui que nous nous rallions à votre panache rutilant pour conduire la nation vers un avenir authentiquement darwinien.
Comme le déclarait ce grand apôtre de la liberté, Augusto Pinochet, « La démocratie porte en elle le germe de sa propre destruction. Un proverbe dit que « la démocratie doit de temps en temps se baigner dans le sang pour pouvoir continuer à être une démocratie ». Heureusement, ce n’est pas notre cas. Il n’y a eu que quelques gouttes. »
VIVA LA LIBERTAD, CARAJO.
Groupe Javier Milei