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Politique des Sciences 2025-2026

Les vidéos des séances du séminaire “Politique des sciences” consacrées à l’actualité des recherches sur l’extrême-droite (Marlène Banquet, Estelle Delaine, Michel Feher, Mark Fortier, Sylvie Laurent, Nonna Mayer,  Quinn Slobodian) sont disponibles en ligne :

https://www.youtube.com/@politiquedessciences7602/videos


Les séances du séminaire “Politique des sciences” auront lieu en 2025-2026 à l’EHESS, 54 boulevard Raspail, 75014 Paris, de 18h à 20h30,  en salle BS1_05/BS1_28 (niveau -1, c’est à-dire au premier sous-sol).

Le séminaire « Politique des sciences » propose, depuis une quinzaine d’années, un lieu de réflexion sur les réformes universitaires en cours et sur les menaces qui pèsent sur l’autonomie savante. Devenu itinérant en 2022, il est devenu un espace incontournable pour de nombreux collègues tant en sciences sociales qu’en sciences de la nature pour prendre du recul sur leur métier. Le séminaire revient à compter de la rentrée à l’EHESS.

Celui-ci se déploiera en 2025-2026 sous la forme de huit séances ouvertes à l’ensemble des membres de la communauté de l’enseignement supérieur et de la recherche. Il s’agira d’alterner des interventions analytiques – fondées sur des enquêtes en cours portant sur les politiques de l’enseignement supérieur en France et ailleurs – et des prises de parole réflexives de la part de chercheurs témoignant de leurs conditions de recherche. Le détour par l’espace nord-américain, notamment les recompositions autoritaires observables depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, constituera l’un des points d’appui pour penser les glissements affectant également l’Europe, et singulièrement la France, où le climat institutionnel actuel ne cesse de susciter des interrogations croissantes quant à la possibilité même du maintien de certaines libertés académiques.

Séance 1 – Mercredi 15 octobre
L’économie entre science et débat public

La taxe Zucman est-elle le fait d’un économiste “d’extrême-gauche” comme le clame Bernard Arnault au Sunday Times ? L’économie n’est-elle qu’affaire d’idéologie et de choix de société ? Peut-on faire valoir les impératifs scientifiques d’une science de l’économie auprès du gouvernement sans endosser la figure de l’expert au service des politiques publiques du moment ? Les choix en matière économique ne sont pas sans effets sur l’état de la distribution des richesses dans notre société. Il s’en suit logiquement que pour les économistes intervenir dans l’espace public pour y rappeler quelques faits et corrélations revient nécessairement à s’exposer à l’accusation d’être partial. 

Cela est vrai pour les politiques en direction des entreprises comme des politiques de santé ou  d’éducation. Les choix budgétaires affectent l’ensemble de l’état des services publics et de-là déterminent l’accès à des ressources pour l’ensemble des citoyens. Ils déterminent aussi en dernière instance l’état de la science en délimitant le volume des financements récurrents affectés aux universités, aux laboratoires, aux instituts de recherche et aux formations.

• Michael Zemmour, économiste, professeur à l’Université de Lyon 2, chercheur au laboratoire Triangle et chercheur associé à Sciences Po.
La Science économique face au budget (et au politique)

• Isabelle This Saint-Jean, économiste, professeure à l’université Sorbonne Paris Nord et chercheuse au CEPN.
Le budget de l’Université et de la recherche (encore un « effort »)

Séance 2 – Mercredi 12 novembre
La capture du récit historique par l’extrême droite 

L’offensive réactionnaire actuelle n’est pas sans effet sur les usages publics de l’histoire et la communauté historienne. D’une part, l’histoire est plus que jamais l’objet d’usages publics éloignés de ce que le consensus professionnel admet comme la vérité historique et on ne compte plus les ouvrages censés vulgariser l’histoire des croisades, les parcs à thèmes revisitant l’histoire de la révolution française ou de la “nation”. D’autre part, les historien.nes tentant d’intervenir dans la Cité pour y apporter un minimum d’éclairage utile au débat public sont de plus en plus harcelés sur les réseaux sociaux voire traînés en justice. Pour cette deuxième séance de l’année, le séminaire Politique des sciences reviendra en compagnie de plusieurs témoins sur plusieurs affaires récentes qui ont touché à cette capture du récit historique par l’extrême-droite et le mouvement ultra-conservateur.

• Mathilde Larrère, historienne, Autour de l’ouvrage “Le Puy du faux”

• Thomas Lemahieu, journaliste, Retour sur les “Murmures de la Cité”, le mini “Puy du Fou” dans l’Allier financé par Pierre-Edouard Stérin

• Michèle Riot-Sarcey et Natacha Coquery, historiennes, Retour sur le procès en diffamation fait au Comité de Vigilance sur les Usages de l’Histoire

Séance 3 – Mercredi 3 décembre  : Ce que l’Intelligence Artificielle fait à l’Université et à la recherche

On entend parler quotidiennement de l’IA (prononcer “YA”) tant du côté des effets que ces nouvelles technologies pourraient avoir sur l’enseignement que sur la transformation de nos métiers. Proposant un espace de réflexivité sur les transformations en cours du monde de la recherche, le séminaire Politique des sciences propose dans cette troisième séance de l’année un moment d’analyse autour des effets du développement de l’Intelligence artificielle pour la communauté scientifique elle-même. Dans quelle mesure ces outils ont-ils dépossédés les chercheurs de certains aspects de leur métier et à l’inverse quels sont les applications d’ores et déjà pertinentes de ces outils dans nos espaces de recherche.

• David Larousserie, journaliste au journal Le Monde

• Claire Mathieu, directrice de recherche au CNRS,  informaticienne

• Dominique Boullier, professeur à Sciences Po Paris, sociologue

Séance 4 – Jeudi 8 Janvier
L’INRAE emmuré ; les relations entre le monde agricole et le monde scientifique

Le 27 novembre 2024, à l’appel de la FNSEA de Seine et Marne, une centaine d’agriculteurs érigeaient un mur autour des locaux de l’INRAE. Cette action militante, condamnée immédiatement par la direction de l’Institut, n’a pas entraîné de condamnations de la part du monde politique ni de communiqués du gouvernement défendant les chercheurs ainsi montrés du doigt. Dans quelle mesure, cet épisode marque-t-il une évolution plus large des rapports entre science agronomique et monde agricole ? Cette quatrième séance du séminaire Politique des sciences sera l’occasion de revenir sur l’histoire longue des savoirs agricoles et environnementaux dans leur rapport à l’agriculture.

Tamara Ben Ari, chercheuse en agronomie à l’INRAE

Ivan Bruneau, universitaire en Science Politique à l’Université Lyon 2

François Dedieu, sociologue à l’INRAE

Christian Huyghes, ex-directeur scientifique à l’INRAE

Séance 5 – Mercredi 18 février
Une constituante est-elle la solution ?

Lauréline Fontaine, professeure en droit, Sorbonne Nouvelle (autrice de la Constitution au XXIe siècle)

Samuel Hayat, CNRS, politiste, Retour sur 1848 et le “moment constituant”

Renaud Baumert, professeur en droit, Université de Cergy

Séance 6 – Mercredi 25 mars 

Séance 7- Jeudi 9 avril

Séance 8 – Mercredi 20 mai 

Séance 9 – Jeudi 11 juin