Entrer en résistance demain, dès l’aube
L’élection de Mme Le Pen est une césure historique. Nombre de garanties constitutionnelles du libéralisme politique (séparation des pouvoirs, libertés publiques, etc.) ont été fragilisées ces dernières années, affaiblissant d’autant les possibilités de brider un pouvoir d’extrême-droite. Le compte à rebours est enclenché vers l’instauration de la préférence nationale, l’expulsion des étudiants étrangers et la révocation des fonctionnaires binationaux, le contrôle idéologique des contenus enseignés à l’Université et l’envoi massif des étudiants des classes populaires en apprentissage plutôt que sur les bancs des facultés, pour ne prendre que quelques mesures apparaissant clairement dans le programme de la candidate élue.
Les résultats officiels seront proclamés le 27 avril. La passation de pouvoirs devrait avoir lieu jusqu’au 13 mai. Il est indispensable, d’ici cette date, de donner tout notre temps à l’organisation de la résistance. Nous vous invitons à débrayer immédiatement, en profitant du préavis blanc déposé par les syndicats, qui vous couvre réglementairement. Des assemblées générales doivent se tenir dans toutes les universités, toutes les UFR, tous les laboratoires, le 26 ou le 27 avril. Il nous faut les convoquer sans attendre ni espérer de signaux des présidences. L’Université doit s’arrêter jusqu’aux législatives pour tenter d’empêcher leur sabotage par l’extrême-droite. Nous devons parallèlement construire à marche forcée des structures associatives d’entraide et de protection, dont certaines devront être basées à l’étranger. Adhérer à la Ligue des Droits de l’Homme et à l’Union rationaliste devient probablement une nécessité urgente. Nous vous invitons à basculer vos mails et communications privées sur des messageries sécurisées.