Exigeons le rétablissement des 300 postes mis au concours au CNRS
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La recherche publique vit des jours difficiles, alors même que son importance pour la société demeure primordiale. À l’heure où nous sommes confrontés aux défis liés au changement climatique, tandis que les régimes démocratiques connaissent de profondes remises en causes, et alors qu’il s’agit d’être toujours plus vigilant face aux « fake news », jamais la nécessité de comprendre le monde de manière collective et désintéressée, et d’apporter des lumières sur ce qui nous menace n’a revêtu une telle urgence.
Pourtant, il est prévu de supprimer 340 postes de titulaires au CNRS d’ici 2022 qui s’ajouteront aux 1 581 déjà supprimés depuis 2005.
Nous ne pouvons rester silencieux devant ce défaut d’investissement dans la recherche, devant le sacrifice d’une génération de jeunes chercheurs et devant la perte de compétences et d’attractivité annoncés de notre système de recherche. Il nous faut exiger le soutien à la recherche fondamentale. Il nous faut aujourd’hui nous mobiliser à nouveau. L’actualité budgétaire nous en donne l’occasion : pour le concours 2019 du CNRS, il est annoncé que seulement 250 postes seront ouverts, contre 300 l’an dernier (-17%) et les années précédentes. Les responsables de section du cnrs viennent de donner l’alarme sur la situation, par un texte publié dans Le Monde et il appartient à chaque chercheur, à chaque universitaire, à chaque étudiant, à chaque citoyen de les soutenir.
Défendre le CNRS, c’est participer à la défense plus générale de l’enseignement supérieur et la recherche publique en France, c’est agir en faveur de la production et la diffusion de connaissances auprès du plus grand nombre.
12046 signataires exigent le rétablissement des 50 postes supprimés cette année (liste complète en bas de page).
Comment financer 50 postes au CNRS ?
Le coût lissé sur la carrière, chargé d’un chercheur ou une chercheuse au CNRS, c’est à peu près 100 000 euros par an. Donc 50 postes, c’est 5 millions d’euros. Où peut-on trouver ces 5 millions ? Voici quelques pistes :
- L’ANR a vu ses crédits augmenter de 65 millions d’euros en deux ans, trouver 5 millions pour le CNRS, cela doit être faisable.
- Le programme 190 concernant la recherche duale (civile et militaire) dépense chaque année 92 millions d’euros distribués dans les grandes entreprises sans aucune traçabilité (de l’avis même de la rapporteure LREM pour la mission« Recherche et enseignement supérieur » pour le projet de loi de finance 2019). En prendre 5 millions pour financer des postes au CNRS ne serait pas un scandale.*
- Le crédit impôt recherche représente chaque année 6 milliards d’euros de dépense fiscale, avec des retombées que l’on peine à observer en terme d’innovation (par exemple en terme de brevet ou de publications)
* Notons d’ailleurs qu’un amendement déposé par un député LREM avait précisément cet objectif… mais il a été rejeté par la majorité !>
Premiers signataires
Bruno Andreotti, Laboratoire de Physique Statistique | Dominique Archambault, Université Paris 8-Vincennes-Saint-Denis, CHART | Olivier Berné, IRAP | Muriel Darmon, CESSP-CNRS | Ghislain Deleplace, Université Paris 8, LED | François Denord, CESSP | Claude-Olivier Doron, SPHERE | Pascale Dubus, IHMC | Olivier Gimenez, CEFE UMR 5175 – CNRS | Pierre-Henri Gouyon, UMR CNRS-MNHN ISYEB | Hugo Harari-Kermadec, IDHES, ENS Paris-Saclay | Philippe Huneman, IHPST UMR8590 | Sophie Jallais, PHARE | chantal Jaquet, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne | Marc Joly, Laboratoire Printemps (UVSQ/CNRS) | Morgan Jouvenet | Laurent Loison, IHPST UMR 8590 | Cédric Lomba, Cresppa | Frédéric Lordon, CESSP | Pascal Maillard, EA 1337 Université de Strasbourg | Jean-Marie Maillars, LPTMC, CNRS, Sorbonne Université | Nicolas Mariot, CESSP UMR 8209 | Marie-Domitille Porcheron, CRAE EA 4291 UPJV Amiens | Joel Pothier, Sorbonne Université | Thomas Pradeu, ImmunoConcept | Maxime Quijoux, Lise | Céline Ruet, Université paris 13 | Arnaud Saint-Martin, CESSP/CNRS | Stéphane Schmitt, SPHERE | Nathalie Sigot Université, Paris 1, PHARE | Maud Simonet, IDHES/CNRS | Christian Topalov, Ecole des hautes études en sciences sociales | Eric Valentin, CRAE EA 4291 UPJV AMIENS.