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Les cent premiers articles de Camille Noûs

Les deux semaines à venir seront décisives sur le plan du travail parlementaire : mercredi, les commissions compétentes des deux chambres examinent la candidature de Thierry Coulhon à la présidence du Hcéres ; mercredi, encore, nous publierons deux notes analytiques sur la loi de programmation de la recherche, l’une budgétaire et l’autre sur l’aménagement du territoire et ouvrirons une pétition à la signature ; la semaine suivante, le Sénat examinera le projet de loi. Nous avons commencé à interpeller les parlementaires et attirons votre attention sur deux initiatives convergentes, ici et .

L’objet principal de ce message est de vous proposer un état des lieux et des perspectives d’une autre action importante engagée pour reprendre la maîtrise de nos métiers.

Alors que nous entrions en confinement, Camille Noûs et le laboratoire Cogitamus apparaissaient dans le paysage scientifique. Cette action symbolique visait à affirmer que l’élaboration de la Science ne se détermine que collectivement, point de vue à contre-courant de tous les présupposés inspirant les évolutions récentes et délétères que vit la communauté de l’ESR. Camille Noûs représente notre communauté et sa signature est un témoignage de la reconnaissance que chaque écrit scientifique lui doit. La figure de Camille Noûs incarne notre volonté de porter un discours centré sur le désintéressement personnel du travail scientifique, face à l’individualisation et à la course au renom via les indicateurs quantitatifs, notoirement nuisibles à l’intégrité scientifique.

1. Suivi de l’action

Dès le confinement, vous avez soumis de nombreux articles en y associant Camille Noûs comme co-signataire ou en déclarant une affiliation au laboratoire Cogitamus. Au début du mois de septembre, nous avons passé un cap symbolique avec un nombre d’articles parus ou acceptés (102) supérieur au nombre d’articles soumis (72) + 11 congrès (effet Covid) et cinq productions diverses (logiciels, vidéos…).

La majorité des articles publiés sont parus dans des revues SHS françaises (62 articles) et l’on compte un peu plus d’une quinzaine d’articles déjà publiés en sciences dites « exactes ». Ceci s’explique probablement par une plus forte mobilisation des collègues SHS  d’une part, et par les délais plus longs dans l’évaluation des articles par les pairs dans certaines disciplines d’autre part. Les 72 articles en phase de soumission relèvent d’ailleurs essentiellement du domaine des sciences de la nature et de revues internationales.

2. Réactions à l’action

Malgré le caractère symbolique de l’action, ou précisément du fait de ce caractère symbolique, les réactions ne se sont pas fait attendre, suscitées notamment par des messages délateurs à l’adresse du monde éditorial et via les réseaux sociaux. Courant juin et à nouveau en août, deux alertes ont été émises par COPE à l’adresse des maisons d’édition et relayées vers les éditeurs de leurs journaux à l’encontre, nommément, des « French scientists ». Nous avons à l’heure actuelle répertorié douze cas de messages, en général plutôt courtois, récusant le co-autorat C. Noûs et/ou l’affiliation à Cogitamus au titre d’un caractère fictif, « inimaginable » compte-tenu de « principes et codes éthiques » fondés, on l’a dit, sur la perception strictement individualiste de l’auctorialité. Ces messages posaient néanmoins toujours un ultimatum aux auteurs pour corriger le tir, proposant paradoxalement de remercier Camille Noûs pour sa contribution et le laboratoire Cogitamus pour son soutien ! La réaction majoritaire a consisté à accéder à ces demandes, ce qui est fort compréhensible dans certains cas, notamment quand de jeunes collègues non-titulaires ont contribué au manuscrit. Quelques autres n’ont pas plié et ont obtenu gain de cause. Nous voudrions aussi citer le cas d’auteurs en mathématiques ; ils n’ont pas cédé à l’injonction et ont retiré leur article pourtant accepté, pour le soumettre ailleurs. Merci à elles et eux pour leur courage !

L’offensive contre Camille Noûs et les courriers de délation semblent monter en puissance ces dernières semaines. Les articles déjà parus chez Elsevier, Wiley et Springer, semblent manifestement intolérables aux « anti-Camille ».

3. Suite de l’action

Nous vous invitons, selon vos possibilités et vos envies, à poursuivre cette action afin d’intensifier la pression. Il semble que les blocages relèvent souvent du zèle des éditeurs en chef ou des éditeurs de la publication qui vérifient la liste des auteurs. S’ils interviennent, c’est toujours après l’instruction de l’évaluation par les pairs. L’acceptation de l’article,  et parfois même sa mise en ligne, aident les auteurs à ne pas céder.

N’hésitez pas à vous tourner vers camille.nouscogitamus.fr si vous rencontrez des problèmes de ce type. Nous tenons à votre disposition des messages-types, prêts à être adressés soit à l’éditeur en chef ou aux personnes en responsabilité de la publication finale.

Pour les prochains mois, Camille prépare son arrivée sur la scène internationale, et revendiquera sa propre existence, au nom du principe d’une élaboration collective de la science.