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La « soumission » de projet : bureaucratie, management et capital humain

À l’occasion de la candidature collective à la présidence de l’Hcéres, nous avons co-organisé avec Politique des sciences deux séminaires exceptionnels. Vous pouvez retrouver la vidéo du premier séminaire, ici :

Séance du 30 janvier 2020 : Que faire ? Analyse, critique, stratégie et tactique.

La captation sera prochainement découpée pour isoler les huit exposés. Vous avez été nombreux à nous demander les transparents de la présentation de F. Métivier, mettant en évidence que la production d’articles scientifiques ne dépend que de l’investissement budgétaire.

Séance du 6 février 2020 : La « soumission » de projet. Bureaucratie, management et capital humain.

Le second séminaire exceptionnel aura lieu à l’EHESS, le 6 février, de 17 à 21h, en salle 13, au 105 bd Raspail, à Paris. Il sera retransmis en direct.

Johan Giry, Défaire ou refaire l’autonomie scientifique ? Retour sur un conflit d’interprétations à propos de la genèse de l’Agence nationale de la recherche.

Béatrice Hibou, Chercher par projet: bureaucratisation néolibérale et liberté académique ?

Michel Feher, Facteur de production, entreprise, portefeuille : les métamorphoses du capital humain.

Johann Chapoutot,« Celui qui attribue un chiffre à des lettres est un con », ou comment le management saisit l’Université.

Interroger les fondements et l’efficace des dispositifs de financement et de recrutement qui affectent la manière de travailler des scientifiques, tel est le propos de la seconde séance de Politique des sciences, en partenariat avec RogueESR. Si les managers de la recherche, et avec eux certains scientifiques, ne semblent plus avoir pour horizon favorable de la recherche que d’augmenter le taux de sélection de l’Agence Nationale de la Recherche (l’ANR), c’est le signe qu’il faut remettre sur le métier ce qui semble aller de soi dans cette manière de concevoir la dite excellence scientifique.

À quel  moment est-il devenu évident que le projet devait être l’élément majeur de l’appréciation de la valeur des scientifiques, et la base légitime du financement de leurs recherches ? Comment peut-on accepter que notre métier soit le seul dans lequel, après de longue études et un processus de sélection étroit, on ne reçoive pas les moyens de l’exercer ?

Pour démêler ce que ces processus doivent aussi bien aux schèmes du New Public Management qu’à des théories qui se sont arrimées à autant de pratiques, on examinera à la fois une agence, l’ANR, des théories, celles du capital humain, des techniques de gestions et de contrôle, le management, et un processus, celui de la bureaucratisation néolibérale, qui tend à coloniser les subjectivités, dans la recherche et en dehors, avec parfois l’enthousiasme gourmand de ceux qui « soumissionnent ».

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