Pourquoi allons-nous manifester ce mardi, à 15h ?
Il faudrait d’abord examiner les raisons pour lesquelles beaucoup d’entre nous ne vont plus manifester pour l’Université et la recherche depuis dix ans : l’inefficacité de ce mode d’action pour obtenir des transformations effectives du système — mais que dire, alors, des tribunes et des pétitions ? —, une désaffection vis-à-vis des mouvements corporatistes qui ont conduit à l’émergence du Hcéres ou de l’ANR, et donc au développement de la précarisation de nos métiers, voire vis-à-vis des organisations syndicales. À ces raisons s’ajoutera demain la nécessité de ne pas contribuer à des chaînes de propagation épidémiques.
Pourtant, cette manifestation est une nécessité impérieuse. Nous amorçons une phase de travail de création politique destiné à établir collectivement un contre-horizon pour l’Université et la recherche ; cela change la donne du tout au tout. Nous irons manifester pour défendre l’idée d’une science responsable devant la société, et autonome vis-à-vis de tous les pouvoirs — religieux, politique et économique. Nous irons défendre les conditions effectives de cette autonomie : des moyens récurrents, des postes pérennes et la pleine jouissance des libertés académiques. Mme Vidal a réussi cet exploit qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait atteint : fédérer l’immense majorité des universitaires et des chercheurs actifs, toutes disciplines confondues, toutes sensibilités politiques confondues, ne laissant à ses côtés que la poignée de managers d’Université de l’Udice — émanation de la CURIF qui a coproduit le projet de loi et les amendements sénatoriaux que Mme Vidal n’a même pas eu le courage d’endosser. Nous pensons en particulier à l’amendement instaurant les Califes à la place de la qualif.
Ce « Nous » dont nous rêvions hier sera incarné demain devant la Sorbonne, et nous pouvons prédire que nous en éprouverons une grande joie.
Notre présence à cette manifestation est portée par l’exigence de soutenir le jeune génération en passe d’être sacrifiée. Nous le leur devons. De fait, le projet de loi ne comporte ni rupture budgétaire, ni programmation d’emplois statutaires. À nos enfants, à la société tout entière, nous nous devons de défendre une recherche intègre et un enseignement exigeant, au service de tous.
Nous irons enfin pour nous tenir debout, pour recouvrer notre dignité, après avoir essuyé des mois de mépris. Nous nous le devons, en conscience. Demain, aller manifester ne sera pas une solution de facilité : cela nous demandera le courage d’éprouver les libertés publiques dans une situation tendue. Que l’organisation soit assurée par les collègues juristes doit pouvoir nous tranquilliser sur ce point. Les libertés n’existent que si l’on s’en sert.
Conseils pratiques
Précautions sanitaires
Merci à ceux qui possèdent des masques FFP2 non-médicaux d’en apporter en réserve, pour assurer une protection optimale. Évitez les masques de coton simple et en particulier ceux au travers desquels on voit le jour. Privilégiez des masques jointifs aux arêtes du nez, en intissé (e.g. masque chirurgical avec pince-nez). Il nous faudra respecter des distances métriques entre nous et privilégier les endroits bien ventilés permettant la dispersion rapide des émissions en aérosol.
« Dress code »
Un élément vestimentaire rouge symbolisant le code de l’éducation, des feuilles noires A4 symbolisant les écrans noirs. Le cas échéant, blouses de chimie, toges, ou tout élément visuel de cet ordre.
Précautions légales
- Imprimez et remplissez l’attestation dérogatoire.
- Imprimer l’article 3 du Décret n°2020-1310 du 29 octobre 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de Covid-19 :
« Tout rassemblement, réunion ou activité sur la voie publique ou dans un lieu ouvert au public, qui n’est pas interdit par le présent décret, est organisé dans des conditions de nature à permettre le respect des dispositions de l’article 1er. »
« Les organisateurs des manifestations sur la voie publique mentionnées à l’article L. 211-1 du code de la sécurité intérieure adressent au préfet de département sur le territoire duquel la manifestation doit avoir lieu (…) une déclaration contenant les mentions prévues à l’article L. 211-2 du même code, en y précisant, en outre, les mesures qu’ils mettent en œuvre afin de garantir le respect des dispositions de l’article 1er du présent décret. »
- Les organisateurs ont obtenu un récépissé de la préfecture. En cas d’insistance lors d’un contrôle, montrez n’importe quel appel à la manifestation de la part de votre syndicat ou de votre collectif préféré ou demander à faire vérifier le dépôt de la manifestation en préfecture.
Manifestations en ligne
- Omniprésence sur les réseaux sociaux sous des formes ludiques, originales et joyeuses, avec les hashtags : #EcransNoirs #StopLPR #LPR
Un nouveau jeu collectif comme #ESREnPeinture permettant l’envahissement numérique serait optimal. - Inscrire un slogan sur le site de manifestation virtuelle.
- Ecrire aux parlementaires, par mail ou sur les réseaux sociaux. Vous trouverez un fichier contenant les coordonnées des Députés en haut à droite de ce site.
Ultime effort
Nous avons presque atteint les 30 000 signatures. Faisons s’envoler cette pétition dans la dernière ligne droite.