Ouverture des universités et sécurisation sanitaire
Le 3 décembre, à l’audience du référé formé par des collègues au Conseil d’Etat, le représentant du Ministère de la santé a assuré qu’il était impossible d’envisager la réouverture des campus au 4 janvier 2021, pour cause d’incertitude sanitaire. Le lendemain, le Président de la République a pourtant accepté le principe de cette réouverture demandée par l’ensemble de la communauté universitaire. L’essentiel est maintenant d’obtenir les moyens nécessaires à la sécurisation sanitaire des établissements, à commencer par les lieux de restauration collective, foyers majeurs de contamination.
Il est de notre devoir intellectuel de rappeler que la contamination par voie aérosol, y compris par des porteurs asymptomatiques, est depuis des mois une certitude scientifique. Il ne faut pas nous protéger uniquement contre les grosses gouttelettes produites par la toux mais aussi contre les plus petites, produites par la parole et la respiration. Nous avons donc besoin de masques FFP2, d’une ventilation renforcée, après caractérisation de chaque salle (mesures de CO2), de tests sur les campus, de recrutements permettant de diminuer les effectifs, etc. Ce protocole sanitaire peut être mis en place en dix jours à compter du moment où les moyens auront été débloqués. Or, de ces moyens, il n’est pas question dans les communiqués annonçant l’inflexion de la ligne gouvernementale.
Nous appelons la communauté scientifique et tous les citoyens à soutenir cette exigence, pour juguler la troisième vague épidémique, inéluctable si rien de plus n’est fait.
En particulier, nous appelons les dix présidents-managers réunis au sein de l’Udice à mettre leur démission dans la balance si le Premier Ministre ne cède pas sur le déblocage de moyens nécessaires à casser les chaînes de contamination à l’Université. Nous avons en effet constaté leur pouvoir d’influence sur la représentation nationale et le gouvernement lorsqu’il s’est agi d’insérer leurs propositions délétères dans la loi de programmation de la recherche. Cette menace de démission collective répondrait à une simple exigence de cohérence, leur propre mot d’ordre de réouverture ne pouvant être réalisé sans ces investissements au service d’un protocole sanitaire de qualité. Juguler la contamination est nécessaire à la sécurité sanitaire de l’Université comme à celle de l’ensemble de la société.