Résultats de la consultation programmatique pour 2022
Nous sommes en mesure de présenter une première image des résultats de votes sur la plateforme de propositions. Vous êtes plus de 700 à avoir donné votre avis, et nous vous en remercions. Vous trouverez les résultats du vote question par question ici.
Si la fatigue ou le manque de temps ne vous ont pas permis de participer, il est toujours possible, pendant l’été, de donner son approbation à une ou plusieurs propositions en continuant à voter.
Aucune proposition n’a été majoritairement rejetée, si bien que c’est toute la plateforme qui sera portée à la connaissance des candidates et des candidats à l’élection présidentielle. Toutefois, un coup d’œil rapide aux propositions ayant reçu un assentiment marqué avec une moyenne supérieure ou égale à 4, permet de dégager quelques lignes de force. Celles-ci se caractérisent par leur grande continuité avec les initiatives portées par des milliers de scientifiques pour réinstituer l’Université et la recherche depuis la candidature collective à la présidence du Hcéres en janvier 2020.
C’est d’abord l’exigence d’une autonomie académique effective qui se dégage, et qui passe par une garantie juridique de la liberté universitaire et scientifique (proposition A1), redoublée par des mesures permettant de libérer la recherche de l’influence des bailleurs de fonds privé (A4). Sans surprise, ce souci de ne pas mélanger les genres et de défendre un financement désintéressé et transparent se retrouve dans l’exigence d’un remplacement du Crédit d’Impôts Recherche par un dispositif d’aide aux PME (I44).
Cette conception pratique et positive de la liberté académique conduit logiquement à exiger une refonte du système de financement conforme aux valeurs d’autonomie et de qualité de la science. De ce fait, on observe un soutien massif au principe d’une dotation budgétaire récurrente par individu d’un montant moyen d’au moins 15 000 € modulé selon les disciplines, avec création d’une banque de moyens permettant les coopérations sur des grands projets (C9). Mais les conditions matérielles de la liberté impliquent des statuts protecteurs permettant de travailler en toute indépendance et sur un temps long, tant pour les métiers de recherche et d’enseignement que pour les métiers d’appui ; les universitaires et chercheurs, en particulier, doivent être titulaires de leurs postes, recrutés par des commissions nationales et rémunérés selon des grilles déchiffrables et resserrées (D13, D14, D15, D16). Enfin, les votants ont manifesté leur attachement au principe d’autonomie collégiale effective en plébiscitant toutes les mesures visant à démanteler les « instances de pilotages » et autres bureaucraties normatives nationales (Hcéres, agences de moyens : F26, F28, F29) mais aussi locales (instances de pilotage bureaucratique des établissements : F27). Plus généralement, il s’agit de rompre avec le paradigme de l’évaluation quantitative, ce qui implique également une reprise en main des pratiques de production et de diffusion des connaissances scientifiques, sous la forme des publications. Les votants demandent ainsi que les universités et établissements se retirent des classements internationaux (F32), tout en exprimant leur volonté de voir reconstruire un système éditorial libéré de la course à la quantité, géré par les pairs et favorisant l’accès ouvert et la dispute collégiale rendue publique (F33).
Nous vous souhaitons un été reposant et heureux, et nous vous retrouverons en septembre pour un approfondissement de cette plateforme programmatique, ainsi qu’un chiffrage des propositions phares.