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Épuisement et répétition

Pour clore cette année, un court billet d’humeur et un rappel de ces deux initiatives en cours.

Réinstituer l’Université et la recherche

Jusqu’au 4 juillet, à minuit, vous pouvez soutenir les mesures prioritaires pour l’Université et la recherche auxquelles vous adhérez. Vous pouvez prendre connaissance des propositions ici, avant de vous rendre sur l’outil de vote.

Investir et mettre en œuvre, pendant l’été, afin de pouvoir rouvrir l’Université malgré le variant Delta

La tribune-pétition parue dans Le Monde vient de passer les 2 500 signataires. Nous pouvons en communiquer le lien à nos étudiantes et nos étudiants: https://rogueesr.fr/pour-de-bon/


Bien plus que celui d’hiver, le solstice d’été rythme le temps universitaire, annonçant un mois de temps non contraint, libéré du flux ordinaire de sollicitations, propice à la pensée. Pourtant, cette fois, nous sommes épuisés. Le corps social dans son entier sort exténué de l’épreuve. Chaque journée apporte, dans l’hébétude, confirmation de ce que l’on tenait pour vrai, hier déjà. Vague de chaleur record et sécheresse en Amérique du Nord. Crise climatique. Processus électoral tournant à vide, le parti de la « majorité présidentielle » ayant l’adhésion de 3% de l’électorat. Crise démocratique. Le variant Delta poursuit sa flambée mondiale et n’a pas été endigué à temps en France. Crise sanitaire. Suppression de systèmes de solidarité nationale corrigeant (trop) partiellement les inégalités programmées. Crise sociale.

Chacun le sait, tirer les leçons de ces crises et ouvrir un débat démocratique est devenu vital. Il est plus que temps de nous doter d’un système sanitaire composite, doté des moyens humains, faisant arsenal. Cela fait 18 mois que nous savons la nécessité absolue d’équipes sanitaires de proximité, en charge de la prévention, de l’éducation sanitaire, de l’aide à l’isolement, des tests. 130 000 morts plus tard (et combien de Covid longs ?), nous regardons déjà monter la vague suivante.

L’imaginaire politique semble être clos sur ce qui a construit patiemment l’ensemble de ces crises. Ainsi, M. Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale, n’a d’autre idée après 18 mois de désastre éducatif que de créer du marché et de supprimer quelques entraves à la prédestination sociale : différencier les offres de formation, autonomiser les « acteurs du marché » par le contrôle incitatif, bureaucratiser la direction des établissements par le management. Vide de sens, impuissance organisée de l’action publique et médiocrité.

Afin de sortir de l’anomie et retrouver prise, nous avons posé le double principe d’autonomie et de responsabilité pour nous reconstruire. Et c’est bien ce principe nébuleux encore, de responsabilité du monde académique devant la société, qui se charge graduellement de sens devant cet entrelacs de crises.

Que vous soyez à vos travaux ou l’esprit rêvant de vacances salutaires, nous vous souhaitons d’ores et déjà un été plein de joie, de désir et de vie. Nous devons aborder la période qui s’ouvre sans crainte de voir hésiter les printemps.